Lambris pour le Centre Hospitalier Universitaire

Abstract

Si Marthe Wéry, pour les mêmes lambris de cet hôpital, brise la monotonie de leur principe répétitif par l'introduction de décalages dans l'organisation de ses damiers, Olivier Debré a conçu quant à lui une composition qui s'étire sur une demi-douzaine de lambris successifs. Ses motifs sont déclinés dans une couleur forte pour les couloirs - différente aux trois étages où l'oeuvre de Debré se répète : bleu, rouge ou jaune - et dans une gamme variée de pastels dans les chambres elles-mêmes. L'impeccable technique de reproduction employée ici a conservé aux taches et zébrures caractéristiques de l'art gestuel de Debré toute leur vitalité et leur énergie. Elles accompagnent non seulement les pas du visiteur mais confèrent aussi un rythme quasi musical à leur environnement. Cette intervention de l'artiste français dans un bâtiment construit par Charles Vandenhove n'est pas un cas unique : l'architecte liégeois l'avait déjà invité - de même que Buren - à oeuvrer dans sa propre habitation, l'hôtel Torrentius. Debré notait à ce propos : "les oeuvres sont présentes comme les témoins d'une interprétation libre de cette architecture, comme une surcharge de sa potentialité." Fidèle à l'inspiration paysagiste qui traverse l'essentiel de son oeuvre, il parvient ici à transcrire, au coeur du bâtiment, la lumière et le mouvement du site naturel qui en forme l'écrin.