Tracts du Front de l’Indépendance à destination des étudiants de l’Université de Liège
Détails
Première publication ou diffusion de l'objet original: | 1943-1944 20e siècle Epoque contemporaine (1789-20..) |
Lieu de conservation de l'objet original: | Réseau des Bibliothèques |
Langue de l'objet original: | Français |
Matériau, support de l'objet original: | Papier |
Description physique de l'objet représenté: | 3 tracts dactylographiés, noir et blanc. |
Mots-clés: | Guerre mondiale (1939-1945) -- Mouvements de résistance |
Discipline(s) CREF: | Histoire |
Discipline(s): | Arts & sciences humaines => Histoire |
Fait partie du: | Domaine public |
URL permanente: | https://hdl.handle.net/2268.1/4044 |
Présentation scientifique
Mouvement de résistance lancé sous ce nom en 1942, le Front de l’Indépendance (FI) trouve ses racines au printemps 1941, lorsque le Parti communiste clandestin change de tactique et entreprend de rassembler tous ceux qui veulent chasser l’occupant. S’il a du mal à convaincre les groupements déjà organisés et parfois politisés, il fédère les volontés plus individuelles, s’adressant à chaque catégorie socio-professionnelle et proposant une panoplie d’actions allant de la distribution de tracts ou de journaux clandestins au sabotage, en passant par la grève. Organisé en comités régionaux et locaux, présent dans les usines et les entreprises à travers les Comités de lutte syndicale, le FI crée aussi un Rassemblement national de la Jeunesse et accentue sa présence quand l’occupant décide d’imposer le travail obligatoire en Allemagne (6 octobre 1942). Il privilégie alors l’action directe via ses Milices patriotiques (MP) et ses Partisans armés (PA) et, après une épreuve de force, accepte, au printemps 1944, de reconnaître la primauté du gouvernement belge de Londres, qui l’adoube.
Les documents présentés ici font partie d’un ensemble de tracts répandus par le FI en région liégeoise. Glissés dans les boîtes aux lettres ou distribués discrètement de la main à la main, ceux-ci visent à soutenir le moral de la population, à galvaniser son esprit de Résistance et à se jouer de l’occupant. Les trois tracts sélectionnés ciblent les étudiants universitaires et leurs parents. À l’automne 1940, les diverses universités du pays ont décidé de rouvrir leurs portes. Quant aux Nazis, ils ont l’ambition d’en faire progressivement des institutions culturelles à leur solde et commencent par en exclure les professeurs juifs et par y imposer quelques professeurs invités allemands. Toutefois, les rapports se tendent avec l’ULB qui cesse ses activités en novembre 1941 alors que les autres universités restent relativement passives. La donne change lorsque le travail obligatoire vient menacer les étudiants, notamment ceux de première année qui, en 1943, devraient prester six mois, du 1er mai au 31 octobre. Les universités protestent en vain et les associations étudiantes cherchent à saboter le processus. À Liège, le 17 mars 1943, ils subtilisent les fiches d’inscription conservées au Rectorat, grâce aux informations du recteur Léon Graulich, compliquant ainsi la tâche de l’occupant et de l’Office national du travail (ONT).
Le premier tract [15], signé par les Intellectuels du FI en mars 1943, appelle les étudiants à la prudence et à la discrétion pour éviter d’éventuelles rafles allemandes, motivées par le faible nombre d’inscriptions volontaires à l’ONT. Le deuxième [30], émanant de Justice Libre, s’adresse aux étudiants et à leurs parents pour leur recommander de ne pas céder au chantage et de ne pas répondre aux réquisitions. Enfin, le troisième tract [2], diffusé en janvier 1944, déplore l’exécution par l’ennemi d’un étudiant, Jean Hansen, et appelle les autres à saluer sa mémoire en s’abstenant de fréquenter les cours le 25 janvier. Commandant du 1er Bataillon des PA de Liège, Hansen faisait partie d’un groupe de résistants livrés à la police allemande le 15 novembre 1943 au Pont de Seraing et fusillés le 11 janvier 1944.
Catherine Lanneau
Professeure
Cette présentation a été réalisée dans le cadre du catalogue de l'exposition Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire qui s'est déroulée à la Cité Miroir (Liège), du 21 avril au 20 juillet 2018.
- Gotovitch, J., « Front de l’Indépendance », in Aron, P. et Gotovitch, J. (dir.), Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique , Bruxelles, André Versaille, 2008, pp. 198-201.
- Martin, D., « Universités », in Aron, P. et Gotovitch, J. (dir.), Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale en Belgique , Bruxelles, André Versaille, 2008, pp. 449-450.
- Balace, F., « Aspects de la Résistance en Province de Liège », in La mémoire. Nos libertés retrouvées , Liège, Service des Affaires culturelles de la Province de Liège, [1994], pp. 75-101.
- Desonay, F., Harsin, P. et Pauwen, J., L’Université de Liège pendant la guerre , Liège, Secrétariat de l’Association des Amis de l’Université de Liège, [1948 ?].
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