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Informations

La Libre Belgique. Bulletin de propagande patriotique.

Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s) :
Type d'objet représenté : Journal

Détails
Lieu de création de l'objet original: Bruxelles (Belgique)
Première publication ou diffusion de l'objet original: juillet 1916
20e siècle
Epoque contemporaine (1789-20..)
Lieu de conservation de l'objet original: Réseau des Bibliothèques
Identifiant(s): P03308C0 (cote ULiège)
Langue de l'objet original: Français
Matériau, support de l'objet original: Papier
Dimensions, durée ou poids: 31,5 x 22 cm
Description physique de l'objet représenté: 4 pages
Description: n° du 1er février 1915
Période ou événement évoqué: Guerre mondiale (1914-1918)
Mots-clés: Guerre mondiale (1914-1918) -- Presse clandestine
Discipline(s) CREF: Information et communication
Discipline(s): Sciences sociales & comportementales, psychologie => Communication & médias
Fait partie du: Domaine public
URL permanente: https://hdl.handle.net/2268.1/4024

pdf.png
Libre Belgique_1916.pdf
Description:
Taille: 10.75 MB
Format: Adobe PDF
Type d'accès: Accès ouvert
Présentation scientifique

Presque totalement occupée durant la Grande Guerre, la Belgique est soumise au joug allemand, notamment en matière de liberté d’expression et de presse. Si nombre de journaux belges choisissent de ne plus paraître, d’autres acceptent la censure allemande ou, pour certains, collaborent consciemment. Mais il existe également des feuilles qui se diffusent sous le manteau : il s’agit, pour une faible part, de journaux alliés parvenus en territoire belge par contrebande mais surtout de journaux clandestins dont les animateurs, soucieux de soutenir le moral de la population et de l’informer plus librement, font ainsi acte de résistance. Les premiers clandestins naissent dès 1914, d’abord sous la forme d’une « revue de presse alliée ». Ensuite, à partir de 1915, la presse clandestine prend des accents plus nationaux et puise ses informations dans le terreau local. Le phénomène prend de l’ampleur jusqu’en 1916 puis décline, en raison du durcissement des conditions de vie et d’une répression plus soutenue. Sur l’ensemble du conflit, on compte en Belgique 77 clandestins, souvent éphémères, dont plus de 50 sont totalement ou partiellement rédigés en français.

Au plan national, le journal clandestin le plus marquant, par son impact immédiat et sa destinée, est La Libre Belgique, dont 171 numéros sont diffusés sur presque tout le territoire et au-delà des frontières, entre février 1915 et novembre 1918. Son co-fondateur et bailleur de fonds, qui rédigera près de la moitié des articles, est Victor Jourdain, un journaliste septuagénaire, animateur, de 1884 à 1914, d’un journal populaire catholique bruxellois, Le Patriote, lancé avec son frère Louis. Il est assisté d’une de ses filles, Julie. L’imprimeur et maître d’oeuvre est Eugène Van Doren qui, au péril de sa vie, gère le réseau et assure la diffusion. Contraint à se terrer dès 1916, celui-ci est relayé par l’abbé Van den Hout. Profondément belge et ancrée dans la foi chrétienne, La Libre Belgique, dont le titre s’inspire des paroles du chant patriotique Vers l’Avenir (1905), s’écoule parfois à 20.000 exemplaires, non sans risques puisque l’équipe subit plusieurs séries d’arrestations.

Le numéro présenté est le 83e, daté de juillet 1916. Alternant humour (« Adresse télégraphique : Kommandantur-Bruxelles ») et ferveur (en épigraphe, les phrases du roi Albert, du bourgmestre de Bruxelles Adolphe Max et du cardinal Mercier ; en page 4, les paroles de la Brabançonne), ce « Bulletin de propagande patriotique – régulièrement irrégulier » entend galvaniser les Belges à l’occasion de la fête nationale. Les signatures d’auteurs français, tels G. Hanotaux et M. Zamacoïs, y côtoient les prudents pseudonymes du R.P. Peeters (Belga), un bollandiste enseignant au collège Saint-Michel de Bruxelles, et du docteur Van Coillie (Ego), dont le fils Georges sera emprisonné par les Allemands pour avoir contribué à diffuser le clandestin.

À la fin de la guerre, alors que Louis et Victor Jourdain sont décédés, nombreux sont ceux qui, notamment dans la famille Jourdain, veulent conserver le titre La Libre Belgique. En dépit de certaines réticences, l’ancien Patriote l’endossera, grâce au soutien du cardinal Mercier.


ULiege

Catherine Lanneau
Professeure

Cette présentation a été réalisée dans le cadre du catalogue de l'exposition Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire qui s'est déroulée à la Cité Miroir (Liège), du 21 avril au 20 juillet 2018.


Citer cette présentation :
Lanneau, C., « La Libre Belgique. Bulletin de propagande patriotique, Bruxelles, juillet 1916, n° 83 (Liège, Bibliothèques ULiège, P66E) », in Oger, C., Simon, S. et Thirion, P. (dir.), Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire, Liège, Presses universitaires de Liège, 2018, p. 122. http://hdl.handle.net/2268/222719
Bibliographie :

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