al-Qur'an
Détails
Uniform title : | Coran (arabe) |
Author(s), creator(s), collaborator(s): | Nûr al-Dîn al-Shamnawî, Muhammad (scribe) |
Place of creation of the original object: | Turquie |
Creation of the original object: | 1823 (1239 AH) 19th century Contemporary time (1789-20..) |
Original object location: | Réseau des Bibliothèques |
Collection: | Manuscripts |
Identifiant(s): | Université de Liège. Bibliothèque, Manuscrit 5002 (cote ULiège) ALMA210544 (code-barres ULiège) |
Original object language: | Arabic |
Abstract: | Ecriture naskhî. |
Material, support of the original object: | Papier |
Dimensions, weight or duration: | 177 x 116 millimètres |
Physical description of the represented object : | 302 feuillets |
Description: | Reliure à rabat en cuir bordeaux. Don Juliette Dargent (1987) |
CREF classification(s): | Théologie |
Classification(s): | Arts & humanities => Religion & theology |
Part of: | Public domain |
Permalink: | https://hdl.handle.net/2268.1/4014 |
Scientific presentation
Texte le plus copié et, depuis l’introduction de l’imprimerie, le plus imprimé au monde, le Coran est la trace écrite de la révélation divine que le prophète de l’Islam, Muḥammad, a reçue et transmise oralement au cours d’un apostolat d’une vingtaine d’années. Si l’on excepte de rares initiatives personnelles parmi les fidèles de la première heure pour garder une trace écrite de certains passages, l’histoire de la mise par écrit de la Révélation ne débute qu’après la mort de Muḥammad, à un moment où les témoins commencent à disparaître et où les souvenirs tendent à diverger. L’établissement de la version universellement reconnue par les musulmans d’aujourd’hui (la Vulgate), sous le règne du troisième calife ‘Uthmān (r. 644-656), contribua à fixer le texte de manière définitive. À partir de cette époque, des copies de l’Écriture sainte de l’Islam furent produites afin de contribuer à sa diffusion dans toutes les régions de l’empire qui, au milieu du VIIIe s., couvrait un espace géographique allant de l’océan Atlantique aux frontières de la Chine. Si les premières copies furent réservées aux mosquées, il ne fallut guère de temps pour voir le texte reproduit pour toutes les catégories de fidèles, du plus humble au plus noble. Ce faisant, le Coran devint un objet digne de toutes les attentions sur le plan artistique (calligraphie, support, reliure, enluminures).
L’exemplaire ici exposé est l’ultime témoin de cette tradition manuscrite qui a porté le texte coranique au pinacle de l’art livresque en Islam. Produite en Turquie (probablement dans la capitale, Istanbul) en 1823, cette copie témoigne d’une longue évolution artistique où le début du texte sacré (la première sourate et les premiers versets de la deuxième) fait l’objet d’une riche décoration sous la forme d’un double frontispice doré mettant en relief le texte enchâssé dans les deux cadres rehaussés d’un large bandeau floral aux multiples couleurs. Le style calligraphique (naskh) est lui aussi le résultat de cette évolution qui l’a vu s’imposer pour la production de copies du Coran dans l’empire ottoman. Cette copie est également le reflet de cette tradition millénaire qui voulait que le texte sacré ne soit pas imprimé, alors que la première imprimerie en Islam – tentative infructueuse – ouvrit ses portes au début du XVIIIe s., précisément à Istanbul. Il fallut attendre le début du XXe s. pour que le Coran soit imprimé pour la première fois en Islam (le texte fut en fait imprimé plusieurs fois en Europe, dès le début du XVIe s., mais avec des résultats mitigés). Jusqu’à cette date, il continua d’être copié par les calligraphes qui devaient clore leur période d’apprentissage en produisant un exemplaire qui devait recevoir l’approbation de leur maître.
Frédéric Bauden
Professeur
Cette présentation a été réalisée dans le cadre du catalogue de l'exposition Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire qui s'est déroulée à la Cité Miroir (Liège), du 21 avril au 20 juillet 2018.
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