Lucanus Annaeus, Pharsalia.
Détails
Titre uniforme: | La guerre civile |
Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s): | Lucain (0039-0065) (auteur) |
Lieu de création de l'objet original: | Belgique |
Création de l'objet original: | 1150 12e siècle Moyen Âge (476-1492) |
Lieu de conservation de l'objet original: | Réseau des Bibliothèques |
Identifiant(s): | Université de Liège. Bibliothèque, Manuscrit 362 (cote ULiège) ALMA211622 (code-barres ULiège) |
Langue de l'objet original: | Latin |
Résumé: | Pharsalia jusque à la ligne X.397.
Incipit : "Bella per Emathios plus quam civilia campos". Explicit : "Iuvenes aude". |
Matériau, support de l'objet original: | Parchemin |
Dimensions, durée ou poids: | 210 x 135 mm |
Description physique de l'objet représenté: | 104 feuillets. Cinq mains non identifiées : première main : ff 1r-8r ; deuxième main : 8r-104v ; troisième main : commentaires de f. 1 ; quatrième main : commentaire du f. 10r ; cinquième main : commentaire des ff. 1r, 9v, 19v, 29v, 40v, 51r, 62r, 73v, 85r, 99v. Nombre de lignes variable. Notes marginales. |
Description: | Marque d'appartenance manuscrite de l'Abbaye de Saint-Trond : "Liber monasterii sancti Trudonis" (f. 1r°). |
Mots-clés: | Lucain (0039-0065). La guerre civile; Bataille de Pharsale (48 av. J.-C.); Rome -- 49-45 av. J.-C. (Guerre civile) |
Discipline(s) CREF: | Histoire |
Discipline(s): | Arts & sciences humaines => Histoire |
Ressource(s) liée(s) à l'objet original: | Manuscrits de l'abbaye de Saint-Trond Fiess-Grandjean. Bibliothèque de l'Université de Liège : catalogue des manuscrits. Liège, 1875, n°658. |
Organisme ayant financé la numérisation: | Fédération Wallonie-Bruxelles (plan PEP'S) |
Fait partie du: | Domaine public |
URL permanente: | https://hdl.handle.net/2268.1/4005 |
Présentation scientifique
Le manuscrit 362, dont la datation est située entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, contient la Pharsale de Lucain. La Pharsale étant composée de dix livres, le texte contenu dans notre manuscrit s’arrête à la ligne 397 du dernier livre.
Marcus Annaeus Lucanus est un auteur latin originaire de Cordoue, où il naquit dans l’année 39 ap. J.-C. Neveu du célèbre intellectuel Sénèque, il fut élevé à Rome, et fut précocement pris sous l’aile protectrice de l’empereur Néron. Pour des raisons qui restent en partie obscures (l’hypothèse principale serait la jalousie de l’empereur envers ce jeune poète talentueux), l’entente entre Néron et Lucain se brisa, ce qui poussa Lucain à participer à la plus célèbre des conjurations contre le princeps, la conjuration de Pison. Celle-ci découverte, il fut poussé, à seulement 25 ans, au suicide (le 30 avril 65). Sa seule oeuvre qui nous est parvenue entièrement est la Pharsale, ou Bellum civile, qui resta inachevée à cause de sa mort. L’oeuvre est un poème épique (en hexamètres, selon les conventions du genre) narrant la guerre qui opposa Pompée et César et qui culmina dans la bataille de Pharsale. En choisissant de raconter la violence de la guerre civile qui déchira la république romaine, Lucain relut, avec un point de vue critique, la traditionnelle célébration épique de la gloire militaire romaine, ainsi que l’idéologie sur laquelle elle s’appuyait.
En vertu de ce mépris de la gloire militaire et mondaine, et d’une certaine désillusion envers la religion païenne, le texte de Lucain fut pris comme source d’exempla par de nombreux commentateurs du Moyen Âge : en premier lieu Arnoulfe d’Orléans, mais également des savants anonymes qui s’efforcèrent d’interpréter et éclaircir un des textes les plus appréciés de cette époque. Plus de 400 copies, dont des fragments datés du VIIIe siècle, nous sont parvenus. Le manuscrit 362 a été recopié dans l’abbaye de Saint-Trond, qui, à la fin du XIIe siècle, vivait une période de richesse culturelle, qui se reflète dans l’intense activité de son scriptorium. De cette même période date aussi le manuscrit 365, contenant la même oeuvre. Les deux manuscrits, et de façon plus abondante le manuscrit 362, présentent des commentaires explicatifs qui introduisent chaque livre du poème, fournissent l’interprétation de certaines expressions et aident le lecteur à s’orienter dans les références au monde ancien. Les deux manuscrits n’appartiennent pas à une production de luxe : ils étaient donc très probablement destinés à l’usage des moines, dont l’éducation morale, ainsi que le raffinement de la connaissance du latin, passaient aussi par la lecture et l’étude des textes classiques. L’histoire du scriptorium de Saint-Trond se termine définitivement avec l’arrivée des Français en 1789. En 1824, les manuscrits provenant de cette abbaye parvinrent à l’Université de Liège, confondus avec ceux d’autres fonds religieux. Grâce à l’indication sur chaque volume de la provenance Liber monasterii sancti Trudonis, il a été possible de reconstruire le riche patrimoine de cette abbaye.
Margherita Fantoli
Doctorante
Cette présentation a été réalisée dans le cadre de la collection "Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège", développée par l'Unité de Recherche Transitions .
- Narducci, E., Lucano. Un’epica contro l’impero, Bari, Editori Laterza, 2002, 523 p.
- Reynolds, L. D., Texts and transmission. A Survey of the Latin Classics , Oxford, Clarendon Press, 1983, 509 p.
- Moos, P. von, Entre Histoire et Littérature. Communication et culture au Moyen Âge , Florence, Sismel Edizioni del Galluzzo, 2005, 712 p.
- Charles, J.-L., La Ville de Saint Trond au Moyen Âge , Paris, Les Belles Lettres, 1965, 488 p.
Les reproductions numériques disponibles sur DONum sont en faible résolution, facilitant le téléchargement. Des fichiers de haute qualité peuvent être obtenus sur conditions, via notre formulaire de contact.
Les documents disponibles sur DONum peuvent être protégés par le droit d'auteur. Ils sont soumis aux règles habituelles de bon usage.