Feedback

Informations

La Légia.

Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s) :
Type d'objet représenté : Journal

Détails
Lieu de création de l'objet original: Liège (Belgique)
Première publication ou diffusion de l'objet original: 23 mars 1943
20e siècle
Epoque contemporaine (1789-20..)
Lieu de conservation de l'objet original: Réseau des Bibliothèques
Identifiant(s): P00056E0 (cote ULiège)
700608147 (code-barres ULiège)
Langue de l'objet original: Français
Matériau, support de l'objet original: Papier
Description physique de l'objet représenté: 4 pages
Mots-clés: Guerre mondiale (1939-1945) -- Propagande
Discipline(s) CREF: Histoire
Discipline(s): Arts & sciences humaines => Histoire
Fait partie du: Domaine public
URL permanente: https://hdl.handle.net/2268.1/3990

pdf.png
Légia_1943.pdf
Description:
Taille: 25.91 MB
Format: Adobe PDF
Type d'accès: Accès ouvert
Présentation scientifique

Mai 1940 : lorsque les Allemands entrent dans Liège, la plupart des quotidiens qui y paraissent choisissent de se saborder ou prennent le chemin de l’exil. La Meuse est de ceux-là et, délaissant ses presses, réussit à publier quelques numéros depuis la France sur celles de Paris-Soir. Très vite, ses installations liégeoises sont utilisées par une équipe hétéroclite, pour partie composée d’anciens et dirigée par Alfred Scholz et le linotypiste Henri Weemaes. Non sans ironie, on choisit le titre La Légia, du nom d’un autre cours d’eau local supposé avoir donné son nom à la ville. Au fil de la guerre, ce journal devient le principal organe censuré de la Cité ardente et l’un des quotidiens les plus diffusés en Belgique occupée, sous le contrôle de la Propaganda Abteilung qui lui attribuera, en 1943, les stocks de papier de l’ancien quotidien catholique La Gazette de Liége.

Le premier numéro de La Légia paraît le 25 mai 1940, soit avant la capitulation, et feint d’abord la neutralité. Dès le 3 juin toutefois, elle affiche clairement ses sympathies pour l’Allemagne. Seul quotidien diffusé sur la place de Liège, elle écoule entre 85 et 90.000 exemplaires – un chiffre très élevé – jusqu’en 1942 avant de décliner mais de conserver néanmoins une circulation de 75.000 exemplaires environ. Ce succès s’explique davantage par la soif d’informations locales des Liégeois que par une quelconque adhésion à l’idéologie véhiculée par une feuille de qualité très médiocre. En novembre 1941, Scholz, bientôt remplacé par René Franssen, s’abouche avec René Letesson, issu de La Gazette de Liége, pour lancer la Société Liégeoise d’Éditions qui, en 1943, sera prise en main par le groupe éditorial germano-slovaque Mundus. Un directeur politique les rejoint, en la personne de Joseph Jumeau, alias Pierre Hubermont, écrivain prolétarien hennuyer actif, avant la guerre, au quotidien socialiste Le Peuple et passé, depuis lors, par le très collaborationniste Nouveau Journal. Sous l’influence d’Hubermont, La Légia adopte, fin 1941, une ligne plus wallonne et raffermit ses liens avec la Communauté Culturelle Wallonne (CCW), groupuscule collaborateur fondé par l’administration militaire allemande pour vanter la supposée proximité culturelle entre la Wallonie et la germanité. Les mêmes hommes animent alors La Légia et les organes de la CCW, Notre Terre Wallonne, Chez Nous et Wallonie. Tous ces titres disparaîtront en septembre 1944 mais nombre de leurs rédacteurs devront répondre de leurs actes devant la justice militaire.

Le numéro présenté est celui du 23 mars 1943. Il se déploie sur quatre pages et, reprenant les codes d’un quotidien classique du temps de paix, alterne les articles informatifs, purs reflets de la propagande allemande, et les rubriques de « service » (cours de la bourse, spectacles, résultats sportifs, petites annonces). On remarquera, en page 4, la publicité pour le Völkischer Beobachter, moniteur nazi, sur fond de Perron liégeois, et dans le coin inférieur droit de la « une », l’appel à s’engager dans la Légion belge « Wallonie », montée par Léon Degrelle pour combattre le communisme sur le front de l’Est.


ULiege

Catherine Lanneau
Professeure

Cette présentation a été réalisée dans le cadre du catalogue de l'exposition Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire qui s'est déroulée à la Cité Miroir (Liège), du 21 avril au 20 juillet 2018.


Citer cette présentation :
Lanneau, C., « La Légia. Liège, 23 mars 1943 (Liège, Bibliothèques ULiège, P56E) », in Oger, C., Simon, S. et Thirion, P. (dir.), Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire, Liège, Presses universitaires de Liège, 2018, p. 103. http://hdl.handle.net/2268/222716
Bibliographie :

Les reproductions numériques disponibles sur DONum sont en faible résolution, facilitant le téléchargement. Des fichiers de haute qualité peuvent être obtenus sur conditions, via notre formulaire de contact.
Les documents disponibles sur DONum peuvent être protégés par le droit d'auteur. Ils sont soumis aux règles habituelles de bon usage.