Le Christ prêchant sur un bateau
Détails
Author(s), creator(s), collaborator(s): | Swart van Groningen, Jan (c. 1495-p. 1562) (engraver) |
Creation of the original object: | 1520-1525 16th century Modern times (1492-1789) |
Original object location: | Musée Wittert |
Identifiant(s): | N° d'inventaire: 45477 |
Material, support of the original object: | Xylographie |
Dimensions, weight or duration: | 23 ,4 x 36,4 cm |
CREF classification(s): | Arts |
Classification(s): | Arts & humanities => Art & art history |
Part of: | Public domain |
Permalink: | https://hdl.handle.net/2268.1/3966 |
Scientific presentation
Vraisemblablement éditée durant la première moitié des années 1520, cette xylographie représentant le Christ prêchant sur un bateau porte, dans la partie inférieure, le monogramme « I S » de Jan Swart van Groningen (v. 1495 – après 1562). Inscrit en 1522 comme franc-maître de la gilde de Saint-Luc à Anvers sous le nom de « Jean de Hollande », celui-ci a déployé, dans la métropole flamande, une intense activité d’illustrateur au service de plusieurs éditeurs, jusqu’aux environs de 1535. On lui doit notamment les xylographies figurant sur la page de titre du Lucubratiuncula de Batavorum insula de Gerard Geldenhouwer paru en 1520 chez l’éditeur anversois Michiel Hillen van Hoochstraten (USTC 400416 ), ainsi que sur celle du Tractat de la noble art de l’eguille édité dans la même ville par Willem Vorsterman dix ans plus tard (USTC 80726 ). Artiste aux multiples compétences, Jan Swart van Groningen fut non seulement graveur, mais aussi peintre, sculpteur et auteur de modèles pour des vitraux.
L’épisode qu’il représente dans cette gravure est relaté dans l’Évangile selon saint Marc (Mc 3, 7-12). La réputation thaumaturgique du Christ avait attiré un grand nombre de curieux et de malades espérant obtenir une guérison miraculeuse. Comme ceux-ci se pressaient autour lui sur le rivage de la mer de Galilée, Jésus demanda à ses disciples de lui trouver une embarcation pour lui permettre de se dégager de la foule et de prêcher devant elle. À vrai dire, cette scène se trouve ici reléguée au second plan, dans la partie droite, tandis qu’au centre et au premier plan quatre personnages occupés à discuter entre eux attirent notre attention. Le sabre et les couvre-chefs exotiques qui complètent leurs tenues ne sont pas sans rappeler les cavaliers turcs formant une procession dans une suite de cinq xylographies exécutée par Jan Swart et éditée en 1526 par Willem Liefrinck. Récurrents dans l’œuvre du maître, ces voyageurs mondains aux riches atours n’accordent aucune attention aux personnages surgissant à gauche, prêts semble-t-il, à aller grossir l’attroupement des badauds. Dans cette même zone, un massif boisé ferme la composition en lui assurant équilibre et stabilité ; il contrebalance la masse formée par le bateau à droite. Au loin, un paysan ensemençant son champ, deux petites silhouettes dont les contours se découpent le long de la berge, une île et quelques navires s’éloignant vers l’horizon témoignent du soin que Jan Swart apportait au rendu des détails. Cette attention accordée à des motifs pittoresques a souvent conduit à rapprocher ses œuvres de celles de Lucas van Leyden, avec qui il collabora d’ailleurs, notamment pour l’exécution des xylographies illustrant la Bible Vorsterman, éditée à Anvers en 1528.
Dans son Schilder-Boeck paru à Haarlem en 1604, l’historiographe Carel Van Mander inclut une brève biographie de Jan Swart, hélas non exempte d’inexactitudes. Faute de pouvoir citer un tableau du maître, il conseille de se pencher sur ses xylographies afin d’apprécier son talent, et il cite comme exemple la présente xylographie (Christi Predicatie te shepe, met toeluysterende volck). Celle-ci compte dès lors parmi les rares œuvres attribuées avec certitude à Jan Swart et constitue un point d’ancrage important pour la reconstitution de sa production. Elle révèle des caractéristiques stylistiques typiques de l’artiste, telles les mains des personnages terminées par des doigts fins, allongés et généralement repliés, les arbres aux troncs noueux, avec des ramifications minces et élancées, ainsi que les nuées d’oiseaux animant un ciel chargé de quelques masses nuageuses.
L’épreuve conservée dans les collections universitaires de Liège vient s’ajouter aux trois autres recensées jusqu’ici, à Londres (British Museum, inv. 1923,0414.2), à Amsterdam (Rijksprentenkabinet, inv. RP-P-OB-2248) et à New York (Département des estampes de la Miriam and Ira D. Wallach Division of Art, Prints and Photographs).
Monogramme, dans la partie inférieure : « I S » ; à droite du monogramme, présence d’un cachet aux armes du Baron Adrien Wittert.
Gaylen Vankan
Doctorant
Cette présentation a été réalisée dans le cadre de la collection "Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège", développée par l'Unité de Recherche Transitions .
- Beets N., "Zestiende-eeuwsche kunstenaars. I. Jan Swart ", dans Oud Holland, t. 32 (1914), p. 1-28.
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- Hollstein F.W.H., Dutch and Flemish etchings, engravings and woodcuts c.1450-1700 , Amsterdam, V, 1949.
- Van Mander C., Het Schilder-Boeck, Harlem, Passchier I van Wesbusch, 1604, fol. 227-228.
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- Von Baldass L., “Notizen über holländischen Zeichner des XVI. Jahrhunderts III: Jan Swart van Groningen”, dans Mitteilungen des der Gesellschaft für vervielfältigende Kunst (bijlage van: Die graphischen Künste) , 1918, p. 11-24.
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