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L'Elastique. Organe officiel de la Wehrmacht. Edité par la Section Brabançonne du Front de l'Indépendance

Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s) :
Type d'objet représenté : Journal

Détails
Première publication ou diffusion de l'objet original: 1944
20e siècle
Epoque contemporaine (1789-20..)
Lieu de conservation de l'objet original: Réseau des Bibliothèques
Identifiant(s): R02135C0 (cote ULiège) ; ALMA176195 (code-barres ULiège)
Langue de l'objet original: Français
Matériau, support de l'objet original: Papier
Description physique de l'objet représenté: 12 pages ; illustrations.
Mots-clés: Guerre mondiale (1939-1945) -- Propagande; Presse clandestine -- 1939-1945 (Guerre mondiale) -- Belgique
Discipline(s) CREF: Histoire
Information et communication
Discipline(s): Arts & sciences humaines => Histoire
Sciences sociales & comportementales, psychologie => Communication & médias
Fait partie du: Domaine public
URL permanente: https://hdl.handle.net/2268.1/3725

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Elastique_1944.pdf
Description:
Taille: 6.87 MB
Format: Adobe PDF
Type d'accès: Accès ouvert
Présentation scientifique

De 1940 à 1944, le conflit et l’Occupation mettent un terme à une liberté chère aux Belges qui l’avaient fait inscrire dans leur Constitution dès 1831 : celle de la presse. Une censure forte est exercée sur toutes les publications, préventive ou a posteriori. La presse censurée est la seule qui soit autorisée et diffusée officiellement.

Dès l’été 1940 toutefois, des écrits clandestins sont diffusés « sous le manteau ». Sous diverses formes, cette presse clandestine vise à redresser le moral de la population et à contrebalancer la propagande allemande. Une partie ira jusqu’à inciter la population à une résistance plus active. Sa production est difficile : les tirages sont limités, la distribution est dangereuse.

Parmi les acteurs à l’oeuvre dans cette presse clandestine, l’un des plus productifs sera le Front de l’Indépendance (FI). Mouvement de résistance populaire initié par le parti communiste en 1941 (mais rapidement rallié par des représentants d’autres mouvances), le FI s’organise en comités régionaux et locaux, sous une coupole nationale. Le Front accorde une importance fondamentale à la diffusion de leurs idées par la production d’une presse clandestine. Sur toute la durée de la guerre, ses différentes sections produiront près de 250 titres.

La section brabançonne du Front sera à l’origine d’une initiative qui marquera les esprits de la population : le projet du « Faux Soir ». Dès le début de la guerre, le journal Le Soir est « volé » par l’occupant : il poursuivra sa publication, censuré, pendant tout le conflit, devenant l’un des canaux officiels de la propagande allemande. A l’automne 1943, Marc Aubrion, un responsable de la presse clandestine du FI, a l’idée de publier un faux Soir, diffusé aux mêmes endroits et heures que l’original, substituant ainsi l’un à l’autre. Il se tourne vers René Noël, responsable du FI pour le Brabant et le Hainaut. Celui-ci adhère de suite au projet. Une équipe se met en place pour rédiger, produire et diffuser les cinquante mille exemplaires de ce journal. Parmi eux : Théo Mullier, employé du Soir qui volera l’empreinte du titre ; Fernand Demany, Adrien Van den Branden Reeth et Pierre Ansiaux, rédacteurs ; Ferdinand Wellens, imprimeur ; Julien Oorlinckx, linotypiste ; Henri Vandevelde, rotativiste. En tout, ce sont une trentaine de personnes qui auront oeuvré à ce numéro.

L’opération est une réussite : le 9 novembre 1943, les personnes qui, habituellement, font la file chez leur libraire pour acheter le journal rentrent chez eux avec le Soir clandestin. Ils découvrent la supercherie à la lecture des articles dénonçant avec humour l’occupant et sa propagande.

En janvier 1944, l’équipe du « Faux Soir » renouvelle l’expérience avec la publication de l’Élastique. « Coucou, nous revoici ! Oui, nous ? L’équipe du faux « Soir ». Nous y avons pris goût. C’est tellement gai de se payer la tête du Fridolin ». En douze pages, ses rédacteurs dénoncent la politique de l’occupant avec le sourire : portraits satiriques, fausses nouvelles, commentaires sur des citations de la propagande allemande…

Aucun autre numéro de l’Élastique n’est connu et n’a probablement vu le jour. En février 1944, une partie de l’équipe du « Faux Soir » est en effet arrêtée par la Gestapo, dont l’enquête a permis de retrouver les rotatives à l’origine de sa production.


ULiege Library

Stéphanie Simon
Attachée scientifique

Cette présentation a été réalisée dans le cadre du catalogue de l'exposition Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire qui s'est déroulée à la Cité Miroir (Liège), du 21 avril au 20 juillet 2018.


Citer cette présentation :
Simon, S., « L’Élastique. Organe officiel de la Wehrmacht, janvier 1944, 12 pages (Liège, Bibliothèques ULiège, R2135C) », in Oger, C., Simon, S. et Thirion, P. (dir.), Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire, Liège, Presses universitaires de Liège, 2018, p. 120-121. http://hdl.handle.net/2268/224179
Bibliographie :

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