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Informations

Les provinciales ou les lettres escrites par Louis de Montalte, à un provincial de ses amis, & aux RR. PP. Jésuites : sur le sujet de la morale, & de la politique de ces pères.

Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s) : Pascal, Blaise
Type d'objet représenté : Livre, monographie

Détails
Auteur(s), créateur(s), collaborateur(s): Pascal, Blaise (1623-1662) (auteur)
Editeur: Cologne : Chés Pierre de la Vallée
Lieu de création de l'objet original: Allemagne - Cologne
Première publication ou diffusion de l'objet original: 1657
17e siècle
Temps Modernes (1492-1789)
Lieu de conservation de l'objet original: Réseau des Bibliothèques
Collection additionnelle: Le legs Wittert en 50 pièces
Identifiant(s): Th.6969(A) (cote ULiège)
709613334 (code-barres ULiège)
Langue de l'objet original: Français
Matériau, support de l'objet original: Papier
Dimensions, durée ou poids: 25 cm
Description physique de l'objet représenté: pag. mult. p., reliure plein veau
Description: Ed. originale des Prov., in-4, comprenant les 18 lettres, la Lettre au R. P. Annat, sur son écrit qui a pour titre La bonne foy des Iansénistes ... et, à la suite de la 12e lettre, la Réfutation de la réponse à la douzième lettre
Discipline(s) CREF: Philosophie
Théologie
Discipline(s): Arts & sciences humaines => Philosophie & éthique
Arts & sciences humaines => Religion & théologie
Organisme ayant financé la numérisation: Université de Liège
Fait partie du: Domaine public
URL permanente: https://hdl.handle.net/2268.1/3590

pdf.png
Th6969A.pdf
Description:
Taille: 49.38 MB
Format: Adobe PDF
Type d'accès: Accès ouvert
Présentation scientifique

Revivifié par les réformes décidées lors du Concile de Trente, le catholicisme va connaître, tout au long du XVIIe siècle, une efflorescence spirituelle exceptionnelle, mais il va aussi être confronté à plusieurs clivages.

La conception théologique de l’homme est un des points de friction. Certains courants, qui s’inspirent des écrits de saint Augustin, insistent sur la grandeur de Dieu et sur la corruption profonde de l’homme consécutive au péché d’Adam. À l’inverse, des théologiens principalement issus de l’ordre de jésuites insistent sur la liberté de l’homme en minorant le rôle de la grâce divine.

La morale est un autre grand sujet de divergence. Les rigoristes, souvent augustiniens, s’opposent aux tenants d’une morale plus humaine et plus accommodante, parmi lesquels on retrouve les jésuites.

Le débat relatif à de ces deux thèmes se cristallise à partir de 1640 autour des écrits très augustiniens de l’évêque d’Ypres Cornélius Jansénius. Après une condamnation pontificale en 1653 de thèses qui lui sont attribuées, l’affaire s’envenime et divise profondément les milieux religieux français. Les défenseurs de Jansénius, bientôt appelés « jansénistes » s’opposent à des théologiens et des religieux, au premier rang desquels se trouvent les jésuites.

À la fin de l’année 1655, les jansénistes se retrouvent en mauvaise posture : leur plus célèbre théologien, Antoine Arnauld (1612-1694), semble à la veille d’être condamné par la Sorbonne, qui est la faculté de théologie de l’université de Paris. Face à une partie qui paraît jouée d’avance, les jansénistes décident de faire appel à l’opinion publique, plus exactement aux groupes sociaux qui façonnent alors l’opinion, à savoir la noblesse et la bourgeoisie cultivée.

Entre janvier 1656 et mars 1657 paraissent dix-huit « Lettres écrites par un provincial à un de ses amis ». Ces lettres anonymes, fictives pour la plupart, sont en fait des pamphlets. Elles ont été rédigées par Blaise Pascal (1623-1662), un jeune mathématicien et physicien qui, à la suite d’une expérience mystique, a décidé de se consacrer à la religion.

Les Provinciales connaissent immédiatement un succès retentissant. Blaise Pascal, dont la plume est éblouissante, parvient à allier l’ironie à l’érudition et réussit la vulgarisation de questions théologiques, une belle gageure ! Au fil des lettres, en étendant le débat à la question de la morale relâchée et à leur application par les jésuites, il élargit son audience tout en accentuant la tonalité comique de son propos.

Dans la France du XVIIe siècle, toute publication est soumise à une approbation officielle tandis que la religion est une affaire d’État. Pour échapper à la censure, les Provinciales vont être imprimées et diffusées illégalement, faisant encourir de grands risques à leurs imprimeurs et diffuseurs clandestins.

Les Provinciales se présentent sous la forme de petites brochures in-quarto de huit pages. Chaque lettre va être imprimée très rapidement, souvent de nuit, sur plusieurs presses simultanément. Les différentes lettres font aussi l’objet de plusieurs tirages successifs, au fur et à mesure que les stocks s’épuisent. Tous ces tirages, dont la composition a dû à chaque fois être faite à la hâte, présentent entre eux de légères différences : coquilles, modification d’un mot, etc. Certaines fautes ont même été corrigées à la plume juste avant la diffusion.

À la fin de la campagne des Provinciales, les exemplaires des différentes lettres qui n’avaient pas encore été diffusés sont rassemblés et regroupés en un volume doté d’une page de titre sous le titre « Lettres écrites par Louis de Montalte à un provincial de ses amis et aux RR. PP. Jésuites sur le sujet de la morale et de la politique de ces Pères » et indiquant l’adresse fictive « A Cologne, chés Pierre de la Vallée, MDCLVII », constituant l’édition originale de l’œuvre. L’exemplaire de l’Université de Liège portant la cote Th06969A en est un des exemplaires.

Comme ceux-ci ont été constitués sur la base des stocks encore disponibles des différentes lettres, ils présentent entre eux des différences car, de l’un à l’autre, chacune des lettres peut provenir de tirages différents. L’édition originale des Provinciales est donc multiple et chaque exemplaire peut présenter quelques caractéristiques uniques. Un beau cas d’école pour les historiens du livre et les philologues.


ULiege Library

Frédérick Vanhoorne
Conservateur

Cette présentation a été réalisée dans le cadre du catalogue de l'exposition Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l’Histoire qui s'est déroulée à la Cité Miroir (Liège), du 21 avril au 20 juillet 2018.

Citer cette présentation :
Vanhoorne, Fr., « Blaise Pascal, Les provinciales ou les lettres escrites par Louis de Montalte, à un provincial de ses amis, & aux RR. PP. Jésuites : sur le sujet de la morale, & de la politique de ces pères, Cologne, Pierre de la Vallée, 1657, 4° (Liège, Bibliothèques ULiège, Th06969A) », in Oger, C., Simon, S. et Thirion, P. (dir.), Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire, Liège, Presses universitaires de Liège, 2018, p. 110-111. https://hdl.handle.net/2268/224156
Bibliographie :
  • Chroniques de Port-Royal, n° 58, La campagne des Provinciales, 1656-1658 : actes du colloque de Paris, 19-21 septembre 2007, Paris, Société des amis de Port-Royal, 2008.
  • PASCAL, Bl., Les Provinciales, éditées par Louis COGNET et Gérard FERREYROLLES, Paris, Bordas, 1992.
  • FERREYROLLES, G., Blaise Pascal : Les Provinciales, Paris, Presses universitaires de France, 1984.

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