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Les manuscrits des Croisiers de Liège, Huy et Namur, en ligne sur DONum

15 May 2019

Avec le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre de son plan PEP'S, quelque 150 manuscrits des Couvents des Croisiers de Liège, Huy et Namur, conservés au sein d'ULiège Library, ont pu être numérisés. Ces manuscrits sont désormais intégralement et librement accessibles sur DONum : découvrez-les ici !

L’Ordre de la Sainte-Croix, appelé communément Croisiers, est fondé dans le deuxième quart du 13e siècle en région mosane, peut-être à Seilles. La première mention fiable de l’ordre date de 1248, lorsque le Prince-évêque Henri de Gueldre autorise la fondation d’un nouveau monastère à Huy. Les Croisiers suivent la règle de saint Augustin, mais adoptent une partie des statuts des Dominicains. L’ordre connait un grand succès : des fondations se créent à Paris en 1258, puis en Grande-Bretagne, dans le territoire de l’actuelle Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Le couvent de Clairlieu à Huy fut le siège du priorat général jusqu’en 1796.

L’étude et la pratique de la copie sont au cœur de la vie des Croisiers comme en témoignent leurs statuts de 1248. Si l’on en conserve des manuscrits du 14e siècle, il semble que l’activité des Croisiers se soit particulièrement développée au 15e siècle. Parmi les scriptoria et ateliers de reliure Croisiers actifs aux 15e et 16e siècles, ceux de Huy et de Liège sont les plus importants.

 

 

Si l'Université conserve plus de 150 manuscrits des Croisiers de Liège, Huy et Namur, ceux-ci ne résistent malheureusement pas tous à l’épreuve du temps. Certains présentent des dégradations dues à la destruction du papier par l’encre métallo-gallique utilisée par le copiste. La destruction des fibres est causée par la migration d’ions de fer au sein du papier. Ce phénomène irréversible ne s’arrêtera qu’avec la destruction complète du support. Les traitements de conservation sont délicats et nécessitent des études préalables. Si dans certains cas, les dégradations sont très faibles, dans d’autres cas, l’encre a déjà transpercé le papier, rendant la lecture du document difficile, et des lacunes sont déjà présentes.

La numérisation de ces manuscrits permet en premier lieu de conserver une version numérique de ces documents en leur état actuel, le meilleur que nous ne puissions jamais conserver. Par ailleurs, leur numérisation permet de mettre un terme à leur consultation physique, présentant de grands risques, en raison de leur fragilité. Enfin, leur numérisation constitue une étape nécessaire et préparatoire à d'éventuels travaux de conservation-restauration.