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Esonetti del Burchiello Florentino.

Author(s), creator(s), collaborator(s) : Burchiello, Il
Type of the represented object : Incunabula

Détails
Uniform title : Sonnets
Author(s), creator(s), collaborator(s): Burchiello, Il (1404-1449) (author)
Editor: [Florence] : [Bartolommeo di Libri]
Place of creation of the original object: Florence (Italie)
First publication of the original object: [avant septembre 1495]
15th century
Modern times (1492-1789)
Original object location: Réseau des Bibliothèques
Collection: Incunabula
Identifiant(s): XV.C236 (Cote ULiège)
1736180-10 (Code-barres ULiège)
Original object language: Italian
Material, support of the original object: Papier
Dimensions, weight or duration: in-4
Physical description of the represented object : [76] feuillets
Description: Empreinte : e.ne a.ra a.ia EtCh (C) 1495 (Q)
Titre pris à la page de faux-titre
35 lignes ; caractères romains
Signatures : [ ]⁴ a-i⁸
Keyword: Sonnets italiens -- Moyen âge -- Ouvrages avant 1800
CREF classification(s): Arts
Classification(s): Arts & humanities => Art & art history
Original object linked resource: Incunabula Short Title Catalogue ib01292000
Polain, M.-L. Catalogue des livres imprimés au quinzième siècle des bibliothèques de Belgique 4258
Part of: Public domain
Permalink: https://hdl.handle.net/2268.1/8477

pdf.png
XVC236.pdf
Description:
Size: 86.04 MB
Format: Adobe PDF
Access type: Open Access
Scientific presentation

Domenico di Giovanni (1404-1449), mieux connu sous le nom de Burchiello, est sans doute l’un des poètes les plus curieux et particuliers du Quattrocento italien. Il a eu une vie difficile : né à Florence, il possédait une célèbre boutique de barbier fréquentée par poètes et gens de lettres. En ouverte opposition à l’autorité des Médicis, Burchiello a dû quitter sa ville natale en 1434 pour rejoindre Sienne. Ici aussi sa vie fut tourbillonnante : il y subit une condamnation à six mois de prison à cause d’un vol de vêtements féminins. En 1445 il arrivait enfin à Rome, où il voulait ouvrir une nouvelle boutique de barbier. Il mourut dans la misère quatre ans plus tard.

Le surnom Burchiello lui vient de l’un des genres qu’il pratiquait, la poésie ‘à la burchia’, expression florentine qui désignait une manière burlesque de poésie, fondée sur un usage paradoxal et parfois absurde du langage. Burchiello a composé quasi exclusivement des sonnets ‘caudati’, c’est-à-dire des sonnets de 14 vers suivis par une queue de trois vers, formée par un settenario qui rime avec le dernier vers du sonnet (v. 14) et par un couplet d’endecasillabi à rime plate. Les sujets des pièces de Burchiello se partagent en deux groupes : d’une part, les sonnets dits ‘normaux’, qui représentent tantôt des satires de la poétique pétrarquiste en vogue au XVe siècle, tantôt des descriptions de la vie pauvre et maudite menée par le poète, souvent en dialogue avec d’autre poètes ; d’autre part, les sonnets ‘à la burchia’, où les mots sont rassemblés et se succèdent dans un fatras sans sens, ce qui en fait des pièces à la fois très vertueuses mais d’interprétation difficile, où le signifié est secondaire par rapport aux hardiesses du langage.

La tradition textuelle des œuvres de Burchiello s’avère très riche déjà à partir du XVe siècle. Après la mort du poète, de nombreux recueils manuscrits (on en compte aujourd’hui trente-six) ont vu le jour sous son nom, constituant un corpus de sonnets comiques assez vaste et varié. Selon les manuscrits, le nombre de textes varie (de 24 à 251 textes). En réalité, il s’agit ici de recueils où des poèmes composés par Burchiello sont accompagnés par des pièces similaires, du même style et du même ton, que la critique a ensuite pu attribuer à beaucoup d’autres auteurs florentins qui écrivaient des pièces burlesques, tels Bartolomeo da Lucca, Francesco Scambrilla, Francesco d’Altobianco Alberti, Piero de’ Ricci, Mariotto Davanzati, ou encore Andrea de’ Medici. La mise en recueil de ces pièces est à l’origine d’un corpus vulgate de sonnets, tous réunis sous le nom de Burchiello ; cet ensemble a, par la suite, été très rapidement imprimé. L’editio princeps des Sonetti, contenant 234 sonnets et une chanson, a été imprimée à Venise en 1472 par Mattia Cristoforo Arnoldo. Le poète (ou mieux, la poésie ‘à la burchia’ transmise sous son nom) a connu un grand succès éditorial à la fin du XVe siècle : on compte onze éditions jusqu’en 1500. Ce nombre est élevé, si l’on considère que le Chansonnier de Pétrarque a joui, dans la même période historique, de quatorze éditions.

L’exemplaire numérisé ici, ayant appartenu aux collections du baron Adrien Wittert, présente un grand intérêt pour l’histoire de la typographie florentine du XVe siècle. Tout en n’ayant ni date, ni lieu, ni marque typographique, il a été attribué à la production de Bartolomeo de’ Libri, l’un des imprimeurs les plus prolifiques de Florence à la fin du XVe siècle et au début du siècle suivant. Il s’agit ici de la seconde édition des Sonnets de Burchiello issue de l’atelier de Bartolomeo de’ Libri. La première avait été imprimée en 1490 (« § Sonecti del Burchiello »), alors que la nôtre doit être datée au plus tard avant septembre 1495 (« § Esonetti del Burchiello Fiorentino »). Entre les deux impressions se marque une légère divergence dans le nombre des textes (259 sonnets dans la première, contre 265 dans la seconde), des différences mineures dans les graphies, et quelques modifications de l’ordre dans lequel les pièces sont présentées.

La production imprimée de Bartolomeo de’ Libri, restée longtemps dans l’ombre, se caractérise par un anonymat quasi total : sur plus de 200 éditions qui lui ont été attribuées, six seulement portent une marque typographique. Parmi celles-ci, la première est l’édition du Corbaccio de Boccace (1487), signée de la manière suivante : « Maestro B. di Francesco fiorentino ». Un exemplaire de cette édition, ayant anciennement appartenu au baron Wittert, est aujourd’hui également conservé à Liège (XV.C162).

L’attribution à l’atelier de Bartolomeo de’ Libri d’un nombre aussi important d’éditions, aussi bien que leur chronologie, ont pu être assurées par Liliana Poli grâce à une étude des types que l’imprimeur a utilisés pendant sa carrière et de leur évolution. Chronologiquement, le premier de ces types est le 97R du Repertorium de Konrad Haebler, utilisé sûrement à partir de 1487, qui est en partie modifié après septembre 1495 : c’est sur cette base que Poli propose un terminus ante quem pour l’édition de Burchiello.

L’exemplaire de Burchiello conservé à Liège n’est pas le seul à être parvenu jusqu’à nous : on en compte sept au total, conservés dans plusieurs bibliothèques européennes et nord-américaines. L’intérêt de notre exemplaire réside dans le fait qu’il reflète les intérêts d’un lecteur, qui y a laissé des marques de lecture et des commentaires, telles des manicula (de petites mains dessinées qui attirent l’attention sur un passage précis dans un texte), que l’on observe par exemple au f. xxxiv verso, à côté du début du sonnet Qualunque al bagno vuol mandar la moglie.


Transitions

Marco Veneziale

Cette présentation a été réalisée dans le cadre de la collection "Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège", développée par l'Unité de Recherche Transitions .


Citer cette présentation :
Veneziale, M., « Esonetti del Burchiello Florentino, [Florence : Bartolommeo di Libri, avant septembre 1495], 4° (Université de Liège, Bibliothèque, XV C 236) », in Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège, juin 2021. http://hdl.handle.net/2268.1/8477
Bibliographie :
  • ISTC ib01292000
  • Messina M.,« Per l’edizione delle Rime del Burchiello. I. Censimento dei manoscritti e delle stampe », in Filologia e critica, t. 3 (1978), pp. 196-296.
  • I sonetti del Burchiello, a cura di Michelangelo Zaccarello, Bologna, Commissione per i testi di lingua, 2000.
  • Poli L., « Contributi su Bartolomeo de’ Libri », in La bibliofilia , t. 51 (1949), pp. 9-27.
  • Bertoli G., « Documenti su Bartolomeo de’ Libri e i suoi primi discendenti », in Rara volumina, t. 1-2 (2001), pp. 19-56.

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