Cinq années au Congo, 1879-1884 : voyages, explorations, fondation de l'Etat libre du Congo.
Détails
Author(s), creator(s), collaborator(s): | Stanley, Henry Morton (1841-1904) (author) Harry, Gérard (1856-1931) (translator) |
Editor: | Institut national de géographie |
Place of creation of the original object: | Belgique - Bruxelles |
First publication of the original object: | 1885 19th century Contemporary time (1789-20..) |
Original object location: | Réseau des Bibliothèques |
Identifiant(s): | 706797916 (code-barres ULiège) 901023C (cote ULiège) |
Original object language: | French |
Material, support of the original object: | Papier |
Dimensions, weight or duration: | 28 cm |
Physical description of the represented object : | xviii, 696 page Illustrations et cartes 1 carte dépliante "Carte murale du bassin du Congo" |
Description: | Français traduit de l'anglais |
Keyword: | Congo (République démocratique); Voyages et explorations |
CREF classification(s): | Sciences de la terre et du cosmos |
Classification(s): | Physical, chemical, mathematical & earth Sciences => Earth sciences & physical geography |
Original object linked resource: | Jacques, T., & Simon, S., « David Livingstone, Explorations dans l’intérieur de l’Afrique australe et voyages à travers le continent de Saint-Paul de Loanda à l’embouchure du Zambèze de 1840 à 1856, Paris, Hachette, 1859 (Liège, Bibliothèques ULiège, 290193B) ; Henry Morton Stanley, Cinq années au Congo, 1879-1884. Voyages, explorations, fondation de l'État libre du Congo, Bruxelles, Institut national de géographie, 1885 (Liège, Bibliothèques ULiège, 901023C) », in Oger, C., Simon, S. et Thirion, P. (dir.), Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l'Histoire, Liège, Presses universitaires de Liège, 2018, p. 162-163. |
Organization that sponsored the digitization: | Université de Liège |
Part of: | Public domain |
Permalink: | https://hdl.handle.net/2268.1/3571 |
Scientific presentation
Les récits de David Livingstone (1813-1873) et Henry Morton Stanley (1841-1904) sont indissociables les uns des autres, tant l’expédition qui permit au second de retrouver le premier, perdu en Afrique, a marqué l’imaginaire populaire.
L’aîné des deux explorateurs est David Livingstone. Né en Écosse, il poursuit des études de médecine et théologie à Glasgow, avant de rejoindre la London Missionary Society, société missionnaire protestante. Ordonné pasteur, il est envoyé au Cap puis au Bechuanaland (futur Botswana) en 1840. A partir de 1849, Livingstone pousse plus loin son exploration du centre-sud du continent africain, remontant le Zambèze jusqu’à Luanda (Angola), évoluant hors des zones connues ou habitées d’Européens. De là, il repart, traversant l’Afrique d’Ouest en Est. En chemin, il parvient aux chutes du Zambèze, qu’il baptise Victoria. Il rejoint l’Europe finalement en 1856, après seize années sur place. Les publications issues de ce premier périple visent essentiellement à décrire son exploration du continent et ses activités missionnaires, encourageant d’ailleurs le mouvement au Royaume-Uni. De cette période, Livingstone développe la doctrine des « trois C » : christianisation, commerce, civilisation. Il considère ainsi que l’œuvre de christianisation des missionnaires en Afrique et le développement du commerce dans cette région, apporterait aux populations africaines une civilisation proche de celle des Britanniques.
Livingstone entreprend un second voyage en Afrique, dans la vallée du Zambèze, entre 1858 et 1864, cette fois financé par le gouvernement britannique, dans une perspective commerciale. Il a quitté alors la London Missionary Society. Revenu à Londres à nouveau, il en repart en 1866 avec l’objectif de trouver les sources du Nil, en Tanzanie. Malade, il est abandonné de ses porteurs et se perd.
C’est à ce moment que son destin croisera celui d’Henry Morton Stanley, qui le retrouve en 1871, prononçant la phrase qui restera célèbre : « Dr. Livingstone, I presume ? ». Toutefois, Livingstone ne suivra pas Stanley en Angleterre, préférant continuer son exploration. Livingstone décédera en 1873 près du lac Bangwelo (Zambie). Son corps est rapatrié au Royaume-Uni, mais son cœur enterré sur place.
Henry Morton Stanley est né en 1841, sous le nom de John Rowlands, sans père. Il passe l’essentiel de son enfance à St. Asaph, une maison de travail qu’il quitte à l’âge de quinze ans pour devenir journalier. A 17 ans, il embarque pour la Nouvelle-Orléans, où il sera embauché par Henry Hope Stanley, négociant en coton. En 1861, il prend part à la guerre de Sécession. Il devient ensuite navigateur et journaliste. A ce titre, il devient correspondant du New York Herald en 1867. Il couvre la guerre d’Abyssinie, puis la révolution de 1868 en Espagne.
En 1869, son rédacteur en chef l’envoie en Afrique équatoriale, pour retrouver David Livingstone, porté disparu depuis trois ans. Toutefois, Stanley prend son temps : ce n’est qu’en 1870 qu’il quitte Bombay pour rechercher l’explorateur. Il mène alors un groupe de 190 hommes qui rejoint le lac Tanganyika. C’est là qu’il retrouvera l’Écossais, en novembre 1871.
Si l’écrit exposé de D. Livingstone est antérieur à sa rencontre avec Henry Stanley, c’est l’inverse pour ce dernier. Avant cette expédition de « sauvetage », Stanley n’avait jamais été en Afrique subsaharienne. Il poursuivra l’exploration de l’Afrique équatoriale par la suite, traversant le continent cette fois d’Est en Ouest, au départ de Zanzibar. Entouré de plusieurs centaines de personnes, son périple l’amène à traverser le bassin du Congo.
En Belgique, les articles transmis régulièrement par Stanley sont lus, notamment par le roi Léopold II en personne. Ce dernier était alors en quête de territoires à coloniser, à l’instar des autres puissances impériales européennes. Lorsque Stanley revient en Europe, en 1878, il est accueilli par deux délégués de Léopold II lui proposant d’aider le roi à établir un véritable État du Congo. Stanley accepte de s’y consacrer pendant cinq ans, malgré « la répugnance (…) de retourner sur le théâtre de tant de malheurs et de souffrances » (p. 15). Il sera le représentant officiel de Léopold II au Congo, rendant le pays accessible par voie terrestre et fluviale, négociant des accords commerciaux. Il rebaptise Kintambo Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa). Dans ses actions sur place, les violences commises envers les populations locales seront plus tard dénoncées quoiqu’il soit difficile de savoir si elles étaient véritablement sues et approuvées par l’explorateur ou plutôt le fait des officiers et délégués de Léopold II.
En 1884, la conférence de Berlin attribue le Congo à Léopold II en tant que possession personnelle. De son côté, Stanley raconte sa vision des cinq années passées dans le pays dans ses Cinq années au Congo.
Si leurs destins se sont croisés et sont liés l’un à l’autre, on ne peut que souligner les différences entre les deux. Livingstone s’est engagé volontairement comme missionnaire en Afrique, plein de conviction. Il a appris la langue des populations locales, s’est intéressé à leurs mœurs, sans tirer un quelconque profit de ses voyages. Stanley, lui, n’a été amené en Afrique que par accident en somme, envoyé comme journaliste dans la quête sensationnelle de l’explorateur qui marquait alors les esprits au Royaume-Uni. Ses publications vantent ses exploits propres, là où celles de Livingstone visaient plutôt une meilleure connaissance de l’Afrique par l’Europe, pour permettre d’y développer plus adéquatement « notre » civilisation. Dans les deux cas, les esprits des deux hommes étaient en phase avec leur temps, où l’Afrique était vue comme un continent exploitable à conquérir ou comme un territoire où l’Homme se devait d’apporter la parole de Dieu, les progrès de la société moderne ou la culture. Stanley a œuvré dans la première perspective avec un mépris et une forme de violence envers les populations locales, tandis que nécessairement, Livingstone devait appréhender puis s’approprier langues et coutumes locales pour les mener à son objectif.
Stéphanie Simon
Directrice opérationelle
et Thierry Jacques
Documentaliste
Cette présentation a été réalisée dans le cadre du catalogue de l'exposition Empreintes. Patrimoine écrit, témoin de l’Histoire qui s'est déroulée à la Cité Miroir (Liège), du 21 avril au 20 juillet 2018.
- BURROUGHS, R. M., Travel writing and atrocities. Eyewitness accounts of colonialism in the Congo, Angola and the Putumayo, New York et Londres, Routledge, 2011, XIV-215 pp.
- MURRAY, Br., “Building Congo, Writing Empire : the Literary Labours of Henry Morton Stanley”, in English studies in Africa, 2016, vol. 59, n° 1, pp. 6-17.
- PETTITT, Cl., Dr Livingstone, I presume ? Missionaries, journalists, explorers, and Empire, Cambridge, Harvard University Press, 2007.
- ROSS, A., “David Livingstone”, in Études écossaises, 2005, vol. 10, pp. 89-102.
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