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Jani Jacobi Boissardi Vesuntini Emblematum liber

Author(s), creator(s), collaborator(s) : Boissard, Jean-Jacques; Joly, Pierre
Type of the represented object : Book

Détails
Other title: Emblèmes latins de J.J. Boissard, avec l'interprétation françoise du I. Pierre Joly Messin
Author(s), creator(s), collaborator(s): Boissard, Jean-Jacques (1528-1602) (author)
Joly, Pierre (1533-1622) (translator)
Editor: [Metz] Iani Aubrii Typis. Metis, excudebat Abrahamus Faber. Cum privilegio regis. 1588
First publication of the original object: 1588
16th century
Modern times (1492-1789)
Original object location: Réseau des Bibliothèques
Identifiant(s): R00593A (Cote ULiège)
709803165 (Code-barres ULiège)
Original object language: Middle French (ca. 1400—1600)
Material, support of the original object: Papier 4°
Physical description of the represented object : 93 pages, 3 pages non numérotées : gravures
Description: Empreinte : o.to t.s. m.us LoFe (7) 1588 (A)
Signatures : A-M⁴
Keyword: Livres d'emblèmes latins
CREF classification(s): Histoire
Classification(s): Arts & humanities => History
Original object linked resource: De Marco, R., " Emblèmes latins de J.J. Boissard, avec l'interprétation Françoise du J. Pierre Joly Messin, Metz, Abraham Faber, 1588, 8° (Liège, Bibliothèque Alpha, R00593A) ", in Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l'Université de Liège, avril 2018. http://hdl.handle.net/2268.1/3497
https://www.ustc.ac.uk/editions/34923
Part of: Public domain
Permalink: https://hdl.handle.net/2268.1/3497

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R00593A.pdf
Description:
Size: 19.36 MB
Format: Adobe PDF
Access type: Open Access
Scientific presentation

Les Emblèmes latins… suivent de quatre ans la première édition d’emblèmes de Jean-Jacques Boissard, les Emblemata cum tetrastichis latinis (Metz : Jean Aubry, 1584). Cette édition de 1588 reproduit tous les emblèmes de l’édition latine de 1584 agrémentés des sonnets en français de Pierre Joly (Petrus Lepidus), éminent juriste et helléniste de la ville de Metz. Le livre fut imprimé chez Abraham Fabert (1560 ?-1638) homme polyvalent et aux nombreux talents qui débutait comme typographe (ses premières impressions connues remontent à l’année 1587). Ce livret témoigne des liens forts entre les membres du cercle humaniste protestant de Metz, ville de l’Empire sous le protectorat français, siège d’un archevêché. Jean-Jacques Boissard (1528-1602), échappé de Besançon pour des raisons confessionnelles, put partager avec ces érudits messins les mêmes idéaux et la passion pour la vetustas, trouvant dans cette ville le lieu idéal pour ses multiples activités : de l’écriture au dessin, à la contrefaçon d’antiquités. Le genre emblématique est bien représenté dans le catalogue de ses publications avec deux recueils d’emblèmes qui comptent de cinq éditions différentes.

L’emblème est une expression artistico-littéraire très en vogue depuis la publication des Emblemata d’André Alciat (1531) qui lui donnèrent une forme typographique tripartie adoptée comme modèle du genre, et composée d’un titre (inscriptio ou motto), d’une image et d’une subscriptio (une explication en vers). Son but est de déceler un enseignement moral à travers la solidarité sémantique du double code imago-textuel. Le contenu des recueils d’emblèmes peut être politique, spirituel ou amoureux. Les Emblèmes latins… de Jean-Jacques Boissard ont comme thème central l’enseignement chrétien énoncé dans chaque emblème par des réflexions sur la conduite de l’homme et son destin.

Le genre emblématique donnait à Boissard l’occasion parfaite de déployer ses inclinations d’écrivain et de fin dessinateur. Ainsi, non seulement les sonnets de Joly dérivent des annotations latines de Boissard, mais aussi les gravures de son ami liégeois et collaborateur Théodore de Bry (1528-1598), auteur de toutes les vignettes de l’édition de 1584 – utilisées dans la présente édition de 1588 – eurent comme modèle graphique les croquis du Bisontin. Alison Adams a pu le confirmer en comparant ces éditions au manuscrit 623 conservé aujourd’hui à la Bibliothèque de l’Institut, à Paris, d’où son auteur, Boissard, puisa largement pour les livres d’emblèmes de 1584, 1588 (il s’agit du même recueil avec plusieurs variantes) et de 1593 (la bibliothèque de l’Université de Liège possède un exemplaire de ce dernier livre, sous la côte R00141B).

L’architecture imago-textuelle des compositions emblématiques de Boissard dans cette édition de 1588 est particulièrement complexe et implique une pratique de lecture de l’emblème différente de celle engagée par la structure tripartie utilisée par André Alciat. Chaque emblème comporte, en ouverture de page verso, un titre français et le sonnet ; au recto une dédicace en lettres imprimées, un titre latin gravé sur la même plaque que la figure, et un quatrain en latin imprimé. Ainsi, la figure est imbriquée avec les parties textuelles en latin formant un bloc imago-textuel figé et autonome. Les vers français apparaissent ainsi comme détachés, et de support au lecteur moins versé dans la langue latine. Pierre Joli, dans son épître au lecteur explique clairement que le but de ses vers est de « communiquer le plaisir à tous » et de venir au secours du lecteur : « Mais aussi me sera-il advoüé que le plaisir [de l’interprétation] croistra, si ayant hesité quelque temps sur l’investigation du sens, on se met finalement hors de doute par la conference de si peu que j’en ay escrit, qui servira de guide, et afin que je die plus librement de fidele interprete des conceptions de l’Auteur, de qui je tien la pluspart de l’esclarcissement de ses propres Emblemes […] » (p. 7). À l’intérieur des vignettes, souvent en guise d’inscriptions sur des monuments antiques, les textes foisonnent, en latin, mais aussi en grec et en hébreu. Ces inscriptions plurilingues ainsi que les paysages antiquisants, ne font que sceller d’autoritas le message moral dégagé par la composition. Ils soulignent en outre le mystère des signes, et la tension entre deux réalités : celle interdite à l’homme et celle qui se laisse dévoiler, miroir d’une réflexion constante chez Boissard sur la volonté de Dieu et l’effort de l’homme.

On peut encore deviner dans le paysage archéologique choisi pour ce recueil d’emblèmes l’expérience directe de Boissard comme dessinateur des ruines et des antiquités qui l’occupèrent notamment pendant son premier séjour romain (vers 1555) quand, sous la protection du cardinal Carlo Carafa, il eut accès aux riches collections romaines d’Antiques. Boissard rédigea aussi un guide pour les étudiants qui permettait de visiter les ruines de la ville en quatre journées. Cet ouvrage est à la base des volumes connus sous le nom d’Antiquitates Romanae publiés entre 1597 et 1602 (la bibliothèque de l’Université de Liège conserve les volumes sous la côte R00160C ; ainsi qu’une édition allemande de 1681 : R839D ).

Dans la première édition latine de 1584, la figure et le quatrain étaient gravés sur la même plaque qui fut ensuite découpée afin de pouvoir apporter des corrections et amendements au texte. Ainsi dans l’édition de 1588 se relèvent plusieurs révisions du texte latin.

Comme les autres éditions de livres d’emblèmes de Jean-Jacques Boissard, celle de 1588 eut diverses émissions. Sans avoir pu procéder à une confrontation des exemplaires connus de cette édition, nous pouvons néanmoins souligner certains aspects de l’exemplaire conservé à Liège, en prenant comme exemple de comparaison l’exemplaire numérisé par l’Université de Glasgow, aujourd’hui en ligne (University of Glasgow : SMAdd415 ). Les deux livres présentent plusieurs différences, à partir de la page de titre gravée où non seulement l’usage des polices – capitales et italique – diffère (et cela aussi dans le corps du livre), mais aussi l’agencement du texte dans le frontispice gravé, bien plus harmonieux et équilibré dans l’exemplaire liégeois. Ce dernier affiche aussi le privilège royal, absent dans l’exemplaire de Glasgow. À côté des corrections de mots, d’orthographe ou de ponctuation, les différences les plus importantes regardent toutefois la modification de titres de certains emblèmes et le matériel iconographique : les ornements typographiques, ainsi que les vignettes gravées.

Je souhaite remercier Alison Adams pour sa relecture et ses précieuses suggestions.


Transitions

Rosa De Marco
Post-doctorante, service d’Histoire moderne

Cette présentation a été réalisée dans le cadre de la collection "Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège", développée par l'Unité de Recherche Transitions .


Citer cette présentation :
De Marco R., « Emblèmes latins de J.J. Boissard, avec l'interprétation Françoise du J. Pierre Joly Messin, Metz, Abraham Faber, 1588, 8° (Liège, Bibliothèque Alpha, R00593A) », in Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège, avril 2018. http://hdl.handle.net/2268.1/3497
Bibliographie :
  • USTC 110614
  • Jean Jacques Boissard's Emblematum liber / Emblèmes latins. Metz. A. Faber, 1588. A facsimile edition using Glasgow University Library SM Add 415, with a critical introduction and notes by Alison Adams, Turnhout, Brepols, 2005.
  • Adams A., Notice de l’exemplaire conservé à la Glasgow University Library: SMAdd415 [en ligne]. http://www.emblems.arts.gla.ac.uk/french/books.php?id=FBOa&o
  • Bégin E.-A., Biographie de la Moselle ou histoire par ordre alphabétique de toutes les personnes nées dans ce Département, qui se sont fait remarquer par leurs actions, t. II, Metz, Verronais, 1830, p. 62-70.
  • Choné P., Emblèmes et pensées symboliques en Lorraine (1525-1633), Paris, Klincksieck, 1991, p. 662-682.
  • Margolin J.-C., « Promenades archéologiques au XVIe siècle : la Rome de Germain Audebert et celle de Jean-Jacques Boissard », dans Chevallier R. (éd.), Présence de l’architecture et de l’urbanisme romains (Hommages à P. Dufournet), Paris, Les Belles Lettres, 1983, p. 195-229.

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