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Incomincia il libro degli homini famosi compilla||to per lo inclyto poeta miser Francisco Petrar||ca ad instancia di miser Francisco da Carrara || signore di Padva, cominciando a Romulo primo||re di Roma

Author(s), creator(s), collaborator(s) : Petrarca, Francesco
Type of the represented object : Incunabula

Détails
Uniform title : De viris illustribus
Author(s), creator(s), collaborator(s): Petrarca, Francesco (1304-1374) (author)
Editor: [Poiano] : [Felice Feliciano et Innocente Ziletti]
Place of creation of the original object: Italie - Poiano
First publication of the original object: 1476
15th century
Middle age (476-1492)
Original object location: Réseau des Bibliothèques
Collection: Incunabula
Identifiant(s): XV.B181 (cote ULiège)
1726013-10 (code-barre ULiège)
Original object language: Italian
Material, support of the original object: Papier
Physical description of the represented object : Polain(B) 3062
Description: Titre pris à l'incipit
Mention de publication prise à l'ISTC
40 lignes ; caractères romains.
Signatures : [a]10, [b]8, c-h8, k8, l-m6, o-p8, /8, ss8, S-V8, X-Y6, R[um]6, q-x8, &8, Z10, z10
Encadrements avec entrelacs
Provenance(s): Donné par H. Helbig au Baron A. Wittert
Date de publication: [1er octobre 1476]
Keyword: Célébrités -- 14e siècle -- Ouvrages avant 1800
CREF classification(s): Histoire
Classification(s): Arts & humanities => History
Original object linked resource: Polain(B) 3062
Part of: Public domain
Permalink: https://hdl.handle.net/2268.1/2334

pdf.png
XVB181_small.pdf
Description:
Size: 157.38 MB
Format: Adobe PDF
Access type: Open Access
Scientific presentation

L’incunable ici présenté fournit la traduction en vulgaire par Donato Albanzani d’une œuvre en latin de Francesco Petrarca, le De Viris illustribus. L’œuvre retrace l’histoire de la Rome antique à travers le récit des actions de héros célèbres, principalement choisis parmi ceux de la grande fresque offerte par les Décades de Tite-Live. C’est sur le De viris illustribus et sur le poème épique Africa que Pétrarque fondait l’espérance d’acquérir une grande renommée auprès de la postérité (Secretum, 3, 76).

Commencée aux alentours de 1336-37, l’œuvre passa au travers de nombreuses phases de révision, sans jamais aboutir à une forme définitive. Le projet original prévoyait un recueil de vies de rois, empereurs et chefs d’armée romains, de Romulus à Titus (cf. Secretum, 3, 76 : « librum historiarum a rege Romulo in Titum Cesarem »). Toutefois, Pétrarque ne réalisa qu’une partie des biographies prévues, en s’arrêtant à la vie de Caton le Censeur (dans le détail : Romulus, Numa Pompilius, Tullus Hostilius, Ancus Marcius, L. Junius Brutus, Horatius Coclès, L. Quinctius Cincinnatus, Camille, T. Manlius Torquatus, M. Valerius Corvus, P. Decius Mus, L. Papirius Cursor, Manius Curius Dentatus, C. Fabricius Luscinus, Alexandre le Grande, Pyrrhus, Hannibal, Q. Fabius Maximus, M. Claudius Marcellus, M. Livius Salinator, C. Claudius Nero, Scipion l'Africain, Caton le Censeur). Le poète arétin composa également une vie de César, que la tradition manuscrite nous transmet dans une rédaction autonome (De gestis Cesaris). Aux alentours des années ’50 du Trecento le projet de l’œuvre s’étendit jusqu’à intégrer douze autres vies, à la fois traitant de personnages bibliques et historiques (Adam, Noé, Nimrod, Ninos, Sémiramis, Abraham, Isaac, Jacob, Joseph, Moïse, Jason, Héraclès). Outre la structure générale de l’œuvre que nous venons de décrire, une biographie en particulier retint longtemps l’attention de l’auteur : celle de Scipion l’Africain, dont nous conservons, en effet, trois rédactions différentes (indiquées par les spécialistes par les sigles γ, β et α).

Pétrarque fut encouragé à mener à bon terme son ouvrage par Francesco da Carrara, seigneur de Padoue et protecteur du poète durant ses dernières années de vie (1367-1374). Afin de satisfaire une demande explicite de Francesco, Pétrarque limita de nouveau le De viris à l’histoire romaine (Prohemium). Cependant, il mourut avant de compléter l’œuvre, qui fut alors achevée par son disciple Lombardo della Seta. À la série déjà composée par Pétrarque, Lombardo ajouta le De gestis Cesaris, une double préface de sa propre main et douze autres biographies (Supplementum : T. Quinctius Flamininus, Scipion l'Asiatique – dont le Trattato est intitulé par erreur à Antiochos de Syrie dans l’incunable –, P. Cornelius Scipio Nasica, L. Aemilius Paullus, Q. Caecilius Metellus, Scipion Émilien, Gaius Marius, Pompée le Grand, Auguste, Vespasien, Titus, Trajan). Cette rédaction de l’œuvre fut ensuite remise à Francesco da Carrara en 1379 (Epitome, Paris, BNF, MS lat. 6069 F).

Cette version du De viris – mais avec une rédaction moins récente de la vie de Scipion l’Africain que celle contenue dans le codex de Paris – fut prise comme base par un humaniste ami de Pétrarque, Donato Albanzani, qui en fit la traduction en italien. Les manuscrits autographes d’Albanzani ne nous sont pas parvenus. Cependant, dans les codex les plus anciens qui nous sont connus, la traduction est dépourvue du Prohemium aussi bien que des deux introductions de Lombardo, et l’œuvre entière est attribuée à Pétrarque.

L’incunable de la traduction, imprimé par Felice Feliciano et par Innocenzo Zileti, fut publié le 1er octobre 1476 à Poiano, dans les environs de Vérone, comme le dit explicitement le Colophon (f. *1v). Dans cet incunable le nom d’Albanzani ne figure pas, comme si Pétrarque avait écrit son œuvre directement en langue vulgaire. Il s’agit bien sûr d’une astuce d’imprimeur, à une époque où graver le nom de Pétrarque sur une œuvre signifiait avoir une garantie de succès (Dionisotti 1974).

Néanmoins, le succès des ventes ne correspondit pas aux espoirs des imprimeurs : en effet, la traduction en langue vulgaire ne fut publiée à nouveau que bien des années plus tard, en 1527, à Venise, chez Gregorio de’ Gregorii (une édition identique à celle précédente de Poiano). Celle-ci est ensuite tombée dans l’oubli jusqu’à la première et unique édition moderne, éditée par Luigi Razzolini (Bologne, Commissione per i testi in Lingua, 1874-1879), une édition malheureusement fautive.

L’incunable, un in-folio de grandes dimensions (322 x 228 mm.), se présente comme un exemplaire précieux. Il débute par un Repertorio des biographies traitées (f. *1r), suivi par un Registro des premiers mots des premières pages de chaque fascicule (f. *1v) et par un poème en terza rima résumant le contenu de l’œuvre (ff. *2r-4r), écrit par Feliciano. Toutefois, dans l’exemplaire conservé à l’Université de Liège, ces sections manquent, tout comme l’encadrement gravé, qui, à la f. *4v introduit la première vie du recueil, celle de Romulus (f. A5r).

D’après le Registro, il ressort que les encadrements, qui délimitent un espace toujours vide dans l’incunable, devaient abriter les portraits des héros faisant l’objet des biographies. Celles-ci sont au nombre de 35 – les vies de M. Livius Salinator et C. Claudius Nero sont réunies en un seul Trattato - et correspondent à deux typologies différentes : 32 sont en pleine page, tandis que trois complètent une page commençant par les dernières lignes de la biographie précédente.

Cette mise en page irrégulière a été imputée aux difficultés rencontrées per les typographes dans l’impression de l’œuvre. En effet, même la séquence des cahiers est incomplète et peu cohérente : [*]4, [a]10, [b]8, c-h8, k8, l-m6, o-p8, /8, ss8, S-V8, X-Y6, R[um]6, q-x8, &8, Z10, z10. Les irrégularités dans les nombres de lignes (de 38 à 45), l’erreur dans le calcul des pages, qui obligèrent l’insertion des feuilles blanches (m5v, m6r), l’homogénéité insuffisante de la mise en page des titres des chapitres sont des indices d’un projet qui se révèle précipité et, dans l’ensemble, non réussi (Contò 1995 et 2006).

Comme pour les espaces identifiés par les encadrements, même les lettrines ouvrant les biographies s’avèrent incomplètes. Toutefois, plus de la moitié des 44 incunables conservés présentent certaines formes de rubrication ou de décoration à la main. Dans certains cas – comme dans les exemplaires conservés à Paris (BnF, Rés. J. 603) et à Londres (BL, IB 32901) – celles-ci sont de grande valeur (Armstrong 2016).

Une note écrite par un possesseur anonyme, placée au début du livre, nous informe que cet exemplaire fut possédé par « H. Helbig ». Derrière cette abréviation se cache probablement le nom d'Henri Helbig (1813-1890), un bibliophile renommé d'origine allemande qui s'était installé à Liège, ville dans laquelle il passa une grande partie de sa vie. Dans les premières décennies du XXe siècle, cependant, l’incunable était déjà dans la Bibliothèque de l’Université de Liège, puisqu'il est recensé dans le Catalogue des livres imprimés au quinzième siècle des bibliothèques de Belgique réalisé par Louis Polain (Tome troisième : L - S, 1932, n. 3062 p. 431). Par la note nous apprenons encore qu'à l’époque de la rédaction de ce catalogue, le premier fascicule était déjà manquant.

Le British Museum Catalogue fait état de deux versions différentes de la feuille a1r (« first and second setting », VII 1073). L’exemplaire conservé à l’ULiège correspond à la deuxième mise en page décrite dans le catalogue de la bibliothèque anglaise.


Transitions

Cristiano Amendola
Collaborateur

Cette présentation a été réalisée dans le cadre de la collection "Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège", développée par l'Unité de Recherche Transitions .


Citer cette présentation :
Amendola C., « François Pétrarque, De viris illustribus [trad. it. Donato degli Albanzani], Poiano, Felix Antiquarius et Innocens Ziletus, 1er octobre 1476, in-folio (Liège, Bibliothèque Alpha, XV.B181) », in Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège, novembre 2018. http://hdl.handle.net/2268.1/2334
Bibliographie :
  • USTC 995891
  • Feo M. (éd.), Codici latini del Petrarca nelle biblioteche fiorentine. Mostra, 19 maggio – 30 giugno 1991 , Florence, Le lettere - Cassa di risparmio di Firenze, 1991.
  • Armstrong L., Petrarch’s Famous Men in the Early Renaissance. The Illuminated Copies of Felice Feliciano’s Edition, Londres, The Warburg Institute, 2016.
  • CONTÒ A., « “Non scripto calamo”. Felice Feliciano e la tipografia », dans L’ “Antiquario” Felice Feliciano Veronese. (Atti del convegno di studi, Verona, 3-4 giugno 1993), Padoue, Antenore, 1995, p. 289-312.
  • id., « Tipografia veronese del Quattrocento », dans Marinelli S., Marini P. (éd.), Mantegna e le arti a Verona 1450-1500, cat. exp. (Verona, Palazzo della Gran Guardia, 2006-2007) , Venezia, Marsilio, 2006, p. 165-171 et p. 455-456 (n. 188).
  • Dionisotti C., « Fortuna del Petrarca nel ’400 », dans Italia medioevale e umanistica , 17 (1974), p. 61-113.
  • Fera V., « I fragmenta de viris illustribus di Francesco Petrarca », dans Kraye J., Lepschy A. L. (éd.), Caro Vitto: Essay in Memory of Vittore Branca , The italianist, n. 27 (Special supplement 2), 2007, p. 101-132.
  • Martellotti G., « Il De viris illustribus : modi e tempi della composizione », dans Petrarca F., De viris illustribus, éd. par G. MARTELLOTTI, Florence, Sansoni, 1964.

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