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Genealogiae deorum gentilium iohannis bocatii cerdaldens ad || hugonem hierusale[m] et cipri regem liber primus incipit feliciter

Author(s), creator(s), collaborator(s) : Boccace
Type of the represented object : Incunabula

Détails
Uniform title : De genealogiis deorum gentilium
Author(s), creator(s), collaborator(s): Boccace (1313-1375) (author)
Editor: [Louvain] : [Johann Veldener]
Place of creation of the original object: Louvain (Belgique)
First publication of the original object: [ca 1473-1474]
15th century
Middle age (476-1492)
Original object location: Réseau des Bibliothèques
Collection: Incunabula
Identifiant(s): XV.B84 (cote ULiège)
1718961-10 (code-barres ULiège)
Original object language: Latin
Material, support of the original object: Papier
Physical description of the represented object : [126] feuillets ; in-fol.
Description: Notes: Titre pris à l'incipit
Mention de publication prise à l'ISTC
36 lignes ; caractères gothiques.
Texte en rouge et noir.

Empreinte: amus ntus usei *utu (C) 1473-1474 (Q) (exemplaire ULiège)
Provenance(s): Cet incunable a fait partie de la vente Gothier
Keyword: Mythologie grecque -- Ouvrages avant 1800; Mythologie romaine -- Ouvrages avant 1800
CREF classification(s): Lettres
Classification(s): Arts & humanities => Literature
Original object linked resource: Polain(B) 712
Organization that sponsored the digitization: Université de Liège
Part of: Public domain
Permalink: https://hdl.handle.net/2268.1/2255

pdf.png
XVB084.pdf
Description:
Size: 62.22 MB
Format: Adobe PDF
Access type: Open Access
Scientific presentation

Figure emblématique de l’humanisme toscan du Trecento, Boccace est sans conteste l’un des auteurs de la Renaissance les plus appréciés et le plus diffusés, tant en latin qu’en langue vernaculaire. Il est à juste titre considéré comme l’un des pères de la littérature italienne, titre qu’il partage avec Dante et Pétrarque. Parmi ses œuvres latines les plus connues, figure cette anthologie de légendes tirée de la mythologie grecque, intitulée Genealogiae deorum, qu’il a divisée en quinze livres et dont il donne une interprétation allégorique et philosophique. L’œuvre fut débutée vers 1350 et constamment remaniée jusqu’à la mort de l’auteur.

L’exemplaire numérisé ici présente un grand intérêt pour l’histoire des débuts de l’ère typographique des anciens Pays-Bas puisqu’il s’agit du premier livre imprimé à Louvain vers 1473 par Johann Veldener. Cet artisan – dont la biographie reste méconnue – est un personnage-clé pour l’installation des premières presses dans ce territoire. Graveur de caractères originaire du diocèse de Würzburg, il a fait ses débuts à Cologne avant d’être à l’origine de l’installation des premières officines typographiques à Bruges (ca 1473-1474), Louvain (ca 1473-1474) et à Bruxelles (1475). Il a également fourni en matériel typographique nombre de ses collègues installés dans les anciens Pays-Bas.

L’absence de colophon à la fin des Genealogiae deorum a entraîné un long débat historiographique quant à la localisation, la datation et l’auteur de son impression. Ainsi, pendant de nombreuses années, cette édition fut attribuée à un atelier anonyme, baptisé du nom de convention « Imprimeur des Flores Sancti Augustini », situé à Cologne. En 1966, Wytze et Lotte Hellinga ont suggéré l’idée que les Genealogiae deorum de Boccace avaient été imprimées à Louvain et non à Cologne. L’impression a été réalisée en lignes longues, alors que les autres livres dits du groupe de l’ « Imprimeur des Flores Sancti Augustini » ont tous été imprimés sur deux colonnes. Quelques années plus tard, Allan Stevenson tente de confirmer cette hypothèse avec l’étude des papiers du Boccace. L’examen des filigranes de trois exemplaires différents – l’un conservé à la British Library de Londres et les deux autres à la Bodleian d’Oxford – lui a permis de relever des papiers en grande partie originaires de la région de Bar-le-Duc, en Champagne, et, dans une moindre mesure, des Vosges. Selon Stevenson, les voies d’acheminement de ces fournitures, la Meuse puis les voies terrestres, désignent plus volontiers Louvain que Cologne comme lieu d’impression du Boccace. Paul Needham, qui a examiné deux autres exemplaires (ceux de la University Library de Yale et de la Koninklijke Bibliotheek de La Haye), a objecté que certains papiers circulaient également à Cologne au même moment. Needham en a notamment découvert parmi les productions d’Arnold Ther Hoernen. Néanmoins, ces papiers ont principalement été retrouvés dans des impressions contemporaines de Louvain, d’Alost et de Bruxelles. Nous avons, pour notre part, procédé à un relevé systématique des filigranes présents dans deux autres exemplaires du Boccace, ceux de la Bibliothèque royale de Belgique (Inc B 196, 197). Nous arrivons à des conclusions similaires à celles de Paul Needham. Nous ajouterions en outre que certains papiers employés pour le Boccace se retrouvent également dans les Pays-Bas septentrionaux. Ainsi, l’écu au nom de lile sommé d’une fleur de lys a servi pour l’Historia ecclesiastica d’Eusèbe de Césarée imprimée à Utrecht en 1474 par Nicolaus Ketelaer et Gerardus de Leempt. De même, le papier à la lettre p gothique surmontée d’un trèfle à quatre feuilles est également en usage à Utrecht et en Gueldre vers 1470-1471.

L’étude des caractères du Boccace montre enfin qu’il s’agit d’un stade antérieur du premier livre revendiqué par Veldener en son propre nom, une impression du Processus Belial de l’évêque italien Jacobus de Theramo sortie de son atelier de Louvain (ca 1474). À la différence du Belial, la casse du Boccace n’a connu aucune modification entre ses premiers et ses derniers feuillets. Bien qu’il affirme qu’ « on strict typographical grounds, the Boccaccio looks more like a Cologne book than a Louvain book », Paul Needham estime cependant que le Boccace doit avoir été imprimé à Louvain. La casse de cet ouvrage serait ainsi le premier stade du matériel typographique en usage dans l’officine louvaniste de Veldener. La proximité de la mise en page du Boccace et de celle du Belial, ainsi que l’utilisation, au même moment, de papiers attestés dans des imprimeries localisées à Louvain et dans ses environs invitent donc à retenir cette hypothèse.

L’exemplaire conservé à Liège constitue enfin un bel exemple pour l’étude des habitudes de lecteurs de la fin du Moyen Âge puisqu’il comporte de nombreuses annotations manuscrites, signe d’une lecture faite la plume à la main. La structuration de la page a également été facilitée par l’insertion de pieds-de-mouches et de lettrines à l’aide d’une encre rouge.


Transitions

Renaud Adam
LE STUDIUM - Loire Valley Institute for Advanced Studies, Marie Skłodowska-Curie Research Fellow / Centre d’Études Supérieures de la Renaissance (Université de Tours)
Transitions. Unité de recherche sur le Moyen Âge et la première Modernité (Université de Liège)


Cette présentation a été réalisée dans le cadre de la collection "Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège", développée par l'Unité de Recherche Transitions .


Citer cette présentation :
Adam R., « Boccace, Genealogiae deorum, Louvain, Johann Veldener, ca.1473-1474, in-fol. (Liège, Bibliothèque Alpha, XV.B84) », in Arm@rium Universitatis Leodiensis. La bibliothèque virtuelle du Moyen Âge et de la première Modernité de l’Université de Liège, janvier 2017. http://hdl.handle.net/2268.1/2255
Bibliographie :

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