C. Oger, S. Simon - 2014 - v. 1
Matériaux du livre
Le parchemin
La fabrication du parchemin à partir de peaux,
le plus souvent de mouton, de veau ou de
chèvre, a été mise au point, selon la tradition,
vers le II
e
siècle avant J.-C. à Pergame (sur la
côte est de l'actuelle Turquie). Le mot parche-
min, en grec
pergamênê
,
vient du nom de
cette ville. En latin, c'est le mot
pergamena
qui
sera utilisé, donnant par la suite le mot
"
parchemin" en français. L’usage du parche-
min se répand aux III
e
et IV
e
siècle après Jésus-
Christ et son succès perdurera en Occident
jusqu’au XIII
e
siècle, date à laquelle il sera pro-
gressivement remplacé par le papier.
Le parchemin est fabriqué dans des ateliers
spécialisés qui sont souvent situés à proximité
d’un monastère ou dans les villes.
Après avoir écorché l’animal, la peau est trem-
pée en rivière pour la débarrasser des impure-
tés. Les peaux sont ensuite empilées les unes
sur les autres, le
côté chair*
toujours au-
dessus. On enduit ensuite les peaux,
côté
chair*,
de chaux et on les plie en deux (côté
chair sur côté chair).
Au bout d’une dizaine de jours, les peaux sont
lavées et épilées. Elles sont ensuite baignées
dans plusieurs bains de chaux et tendues sur
des herses. Les peaux sont alors écharnées
c'est-à-dire raclées pour enlever les restes de
chairs et de graisses. On les saupoudre ensuite
de craie, puis on les ponce pour rendre leur
surface lisse et souple.
La préparation terminée, le parchemin pré-
sente une différence de couleur et de texture
entre le "
côté poil
"* (
dit également "côté
fleur") et le "
côté chair
"*.
Comme on le voit,
le travail de préparation a une incidence sur la
qualité du parchemin, mais celle-ci est (...)
Page 8
Exemple de feuillet consolidé.
Université de
Liège. Manuscrit 137. Fol. 15.
Le livre manuscrit au Moyen Âge
Exemple de coutelure.
Université de Liège.
Manuscrit 224. Fol. 61.