C. Oger, S. Simon - 2014 - v. 1
Des livres, réalisés par qui et pour qui ?
Les instruments d’écriture
Avant l’invention de l’im-
primerie au XVe siècle,
tous les livres sont copiés
à la main. Le scribe copie
ou rédige quelques feuil-
lets par jour. Pour écrire, il
utilise soit un calame,
c'est-à-dire un roseau tail-
lé, soit une plume d’oi-
seau.
Les
meilleures
plumes sont les plumes
d’oie. Elles sont en partie
ébarbées et taillées à
l’aide d’un canif.
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Le livre manuscrit au Moyen Âge
Pendant le Haut Moyen Âge et la Période Ro-
mane, c’est-à-dire du VIII
e
au XII
e
siècle, les ate-
liers sont essentiellement monastiques. Les ate-
liers de copies ou
scriptoria
*
(
du latin
scribere
qui signifie écrire), sont les principaux centres de
production jusqu’au XII
e
siècle. Les monastères
ne sont pas seulement des centres de réflexion
spirituelle et de production intellectuelle, ce
sont aussi les lieux de production et de conserva-
tion des livres. Il n’est pas rare de voir travailler
une dizaine de scribes au sein d’un même
scrip-
torium*
.
Chaque scribe réalisait en moyenne
trois feuillets par jour.
A partir du XII
e
siècle, des ateliers laïcs se déve-
loppent dans les villes et le métier de
libraire*
apparait. Le libraire va organiser la réalisation de
l’ouvrage en faisant appel aux
parcheminiers*
,
copistes*
,
enlumineurs*
et relieurs. C’est lui
également qui commercialise l’ouvrage. Le li-
braire possède des modèles de textes qui se pré-
sentent sous la forme de petits cahiers non reliés
que l’on appelle
peciae*
.
Ces cahiers sont mis à
la disposition des scribes qui travaillent pour le
libraire ou peuvent être loués par des étudiants
qui souhaitent une copie bon marché d’un texte.
En outre, ce système permettait de copier rapi-
dement le même texte en plusieurs exemplaires.
Université de Liège. Manuscrit 363. Fol. 131.