C. Oger, S. Simon - 2014 - v. 1
Le papier
Inventé en Chine vers 105 après Jésus-Christ, le
papier ne parviendra en Europe qu’au XII
e
siècle dans l’Espagne musulmane et en Sicile,
et au XIII
e
siècle en Italie. Ce n’est qu’au XIV
e
siècle que des moulins à papier vont se déve-
lopper dans le nord de la France.
Au Moyen Âge, la matière première qui sert à
fabriquer le papier est le chiffon de chanvre ou
de lin. Ces chiffons sont collectés et apportés
au moulin à papier. Là, ils sont lessivés, décou-
pés et triés. Ils sont ensuite mis dans un
pour-
rissoir*
où ils sont aspergés d'eau. Commence
alors la fermentation. Après une dizaine de
jours au
pourrissoir*
,
les chiffons sont battus
par des piles (de gros marteaux), actionnées
par une roue à aube. La pâte ainsi obtenue est
mélangée avec de l’eau et est versée dans une
cuve en bois. C'est autour de cette cuve que se
passe la fabrication de la feuille de papier.
L’ouvrier plonge une
forme*
(
sorte de grand
tamis rectangulaire) dans la cuve, la ressort et
la secoue. Ainsi, la pâte à papier s’étale et
forme une feuille. Celle-ci est déposée sur un
feutre et on la recouvre d’un second. Les
feuilles suivantes sont déposées par-dessus,
chaque fois isolées par un nouveau feutre.
L’ensemble des feuilles et des feutres sont en-
suite pressés pour enlever l’excédent d’eau.
Puis, les feuilles sont mises à sécher. Un fois
sèche, la feuille est encollée et est prête à être
utilisée.
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Le livre manuscrit au Moyen Âge
Filigrane
Au fond de la forme, le papetier accroche
un petit motif réalisé à l’aide d’un fil de lai-
ton. Ce motif va laisser une marque dans la
feuille de papier. C’est que l’on appelle le
«
filigrane », la marque de fabrique du pa-
petier.